Bénédicte Linard, Ministre.
Le secteur des arts […] est en première place des secteurs les plus touchés par la crise […] Les baisses de recettes frappent en premier lieu les créateurs et créatrices en les mettant dans des situations de précarité grandissante.
Nous ajoutons que les créateurs et créatrices du secteur des arts plastiques sont parmi les plus précarisés, d’une part, parce que leur pratique, très souvent individuelle, ne les aide pas à s’organiser de manière collective, d’autre part, parce que l’économie qui les fait survivre, très fragile, est essentiellement informelle et que cette dernière s’est effondrée.
Malgré leur intention louable, faute de parvenir à identifier les créatrices et les créateurs ayant subi un préjudice, étant donné l’absence d’un cadastre, les Pouvoirs publics n’apportent aucune aide concrète aux acteurs et actrices de l’écosystème des arts plastiques.
Face à la situation catastrophique qu’ils vivent, laFAP, fédération des arts plastiques, propose un système permettant d’identifier les artistes (dans un premier temps) dont les expositions ont été reportées ou annulées à cause des mesures sanitaires afin de leur donner un honoraire de remplacement.
Le système est inspiré d’autres systèmes existants. Il trouve sa logique dans la volonté de rémunération du travail des artistes. Il est construit en deux parties.
L’une s’adresse au lieu d’accueil afin de garantir à la FWB l’existence d’une manifestation annulée, l’autre s’adresse à l’artiste afin de déterminer l’importance du préjudice en utilisant différentes variables (surface, nombre de participantes et de participants, durée, exclusivité des productions).
Ce système est très certainement perfectible. Il a l’avantage d’être suffisamment simple à mettre en œuvre pour être praticable et devrait aboutir à la possibilité de soutenir un.e artiste de manière équitable.
Prenons, l’exemple de l’annulation pour cause de mesures sanitaires d’une exposition collective concernant 10 artistes, prévue dans un centre d’art de 200 m², pour une durée d’un mois, avec des œuvres produites pour la manifestation. La FAP demande que chaque artiste soit défrayé.e pour un montant de 1200 euros. S’il s’agissait d’une exposition individuelle, de même surface et durée, nous demandons 12000 euros.
Cher.e.s artistes, si vous deviez participer à une exposition ou une manifestation artistique ayant été annulée ou reportée pour cause de Covid19, que vous soyez déjà membres de notre fédération ou pas encore, nous vous proposons de remplir (et de faire remplir) le formulaire que nous avons conçu, puis de nous le renvoyer à info@lafap.be pour le 15/02/21 au plus tard.
Nous les rassemblerons et nous nous chargerons de les négocier avec le Cabinet de la Ministre Linard. Nous ne savons pas quelle en sera l’issue, et nous sommes conscient.e.s que ce dispositif sera loin de régler tous les problèmes. Il faut l’envisager comme le début d’une longue lutte pour instaurer et garantir les droits des acteurs et des actrices de l’écosystème des arts plastiques.