Le COVID et le confinement qu’il entraîne en mars 2020 créent une situation inédite, achevant d’affaiblir l’économie déjà fragile du secteur des arts plastiques et conduisant nombre de ses travailleur·ses au bord de la plus extrême précarité. L’accélération des événements catastrophiques, les multiples réactions des autres secteurs artistiques ainsi que le constat de notre impuissance à nous faire entendre conduisent l’artiste plasticien Caspar à créer 15 mai sur Facebook un groupe d’intérêt collectif géré par 10 administrateur·rices, membres fondateur·rices de la Fédération des Arts Plastiques. Ayant pour vocation de regrouper les artistes plasticien·nes et aussi l’ensemble des acteur·ices de l’écosystème des Arts Plastiques, le groupe rencontre très rapidement un vif intérêt, confirmant la nécessité de sa création. Les premières personnes se manifestent pour participer à cette aventure en y consacrant de l’énergie et du temps bénévole. Les premières réunions ont lieu sur Zoom courant mai.
Fin mai 2020 un sondage est publié sur le groupe FB, questionnant sur les conséquences du Covid sur les artistes. 298 personnes y participent, les résultats sont publiés, des propositions sont formulées et la Ministre de la Culture Bénédicte Linard est interpellée par laFAP sur le plateau de BX1. Deux porte-paroles de laFAP sont alors nommé·es pour représenter le secteur au sein des instances politiques (chambres de concertation, CIM culture…). Début Juillet l’ASBL est créée, des revendications sont formulées (statut plus accessible, rémunération des plasticien·nes par les institutions en Fédération Wallonie-Bruxelles, refinancement du secteur), les rencontres avec les politiques autour des conséquences de la crise sanitaire s’intensifient et la presse relaient nos actions (Alain Lallemand).
En septembre 2020, laFAP s’organise autour de groupes de travail sur la rémunération des artistes, la réforme du statut d’artiste et la construction de la réalité du secteur. En 2021, une réforme du statut d’artiste s’annonce au niveau Fédéral et des consultations ont lieu durant un an avec des représentant·es des Fédérations (dont laFAP) au sein du groupe Working in the Arts. En parallèle, laFAP travaille à la formulation d’un modèle de Grille de Rémunération qui devrait, si elle est appliquée par les institutions subventionnées de FWB, permettre aux artistes d’accéder au fameux ‘statut’. Discutée et validée par ses membres et publiée en février 2022, la Grille de Rémunération de laFAP sert depuis de base de négociation pour obtenir une rémunération acceptable dans notre secteur.
Réunissant dorénavant plus de 200 membres, dont 8 administrateur·rices au sein du CA , laFAP s’est professionnalisée en embauchant en mars 2022 une coordinatrice. Mobilisée autour de la réforme du statut en cours, conséquence du WITA et de négociations politiques opaques, ainsi que sur le dossier de la rémunération, laFAP attend maintenant de pouvoir se faire reconnaître officiellement comme Fédération Professionnelle afin d’appuyer son rôle de représentation dans les instances politiques et de pérenniser son fonctionnement. Première Fédération représentante des artistes plasticien·nes et des travailleur·ses de l’art, son rôle est aujourd’hui essentiel dans la défense d’un secteur bien trop méconnu et sous-financé.