Le domaine de la culture est un domaine économiquement très important.
Ce domaine n’est pas un domaine « comme les autres » car il génère et véhicule du sens. Ce sens, bien qu’il soit toujours multiple et propre à chaque société, est une manière de se poser, d’être au monde. Cette manière diffère selon les contextes, les périodes, les lieux.
C’est pourquoi, en Europe, on a fait de la culture une exception pour affirmer (et faire accepter mondialement) que ce domaine de services échappe à la simple et brutale loi du marché. Il paraît évident que cette loi provoque une disparition des cultures au profit d’un spectacle unique aux tendances normalisatrices.
Dès lors, il est apparu nécessaire de préserver et de favoriser les cultures, ses actrices et acteurs. Les pouvoirs publics de tous les pays européens subventionnent la culture afin d’éviter leur assujettissement aux lois du marché. Personne ne s’oppose à cette action. Cela relève du bon sens, il y va de la survie d’une société.
Partout, un petit pourcentage des moyens publics de l’État est consacré au soutien de la culture. On peut considérer que ces moyens sont trop faibles. C’est une question éminemment politique, elle excède celle de la culture.
Où vont ces moyens ?
Le soutien public se manifeste principalement par la création et le financement de différentes institutions dans tous les domaines de la culture. On a créé des lieux de cultures : musées, centres d’art, salles de spectacle, théâtres, lieux de concert, aide au cinéma. Les personnes qui font tourner ces entreprises, du personnel d’accueil à la direction, sont tous rémunérés pour leur travail en tant que salarié.
Cependant, à l’échelle des répartitions budgétaires dans le secteur culturel, le domaine des arts plastiques est un secteur sous-financé. Plus grave encore, celles et ceux qui, par leur travail, produisent les contenus mis en avant par les structures de la FWB, celles et ceux qui conçoivent l’art qui est présenté ne sont pas rémunérés pour ce travail. Au mieux ils sont remboursés des frais engagés.
Cette situation est devenue aujourd’hui un véritable problème politique. En effet, si on analyse le budget des institutions d’arts plastiques on ne peut que constater que la part de l’argent public réservée à l’artiste, lorsqu’elle existe est dérisoire et ne lui permet nullement de vivre de son travail.
Il en va de même des commissaires d’exposition indépendant.e.s et des critiques qui par leur travail d’écriture et de mise en espace, favorisent la rencontre des œuvres et du public. Intermédiaires précieux, ils et elles forment, avec les artistes, l’écosystème des arts plastiques.
L’état (ou les Communautés et Régions) subventionnent donc le système général de la culture qui, dans le domaine des arts plastiques, repose sur l’exploitation d’une part de ses actrices et acteurs.
Cette situation, nous ne l’acceptons pas, et nous ne comprendrions pas que d’autres l’acceptent. Sans vouloir réduire la complexité de la situation des institutions, sans vouloir en rendre responsable quiconque, il faut néanmoins dresser le constat que le secteur des arts plastiques vit sur le dos d’une partie des siens et que ce système d’exploitation est cautionné par l’État qui le subventionne.
Ce que nous souhaitons, c’est mettre la notion de travail au coeur de la réflexion: si il y a travail, il doit y avoir salaire, et ce salaire doit être proportionné.
C’est à l’évidence de cette affirmation que nous voulons rallier la Ministre de la culture, de l’enseignement et des Médias, Bénédicte Linard, et le Gouvernement en son ensemble.
Bravo la FAPB, superbe parcours !!!! <3 et très beau site ! On n'arrête pas le combat !