La crise qui frappe le monde de l’art n’épargne pas les artistes. En exclusivité, The Art Newspaper Daily leur donne la parole. Aujourd’hui, Kader Attia s’exprime sur son expérience du confinement, sa vie et ses projets bouleversés par l’irruption du Covid-19. Livrant sa vision du « monde d’après », il lance aussi un appel pour sauver La Colonie, le lieu qu’il a créé à Paris.
Propos recueillis par Stéphane Renault, jeudi 28 mai 2020
J’attends que l’on reconnaisse officiellement le statut de l’artiste comme étant celui d’un chercheur. Un chercheur qui, quel que soit son domaine de recherche, fait avancer la pensée humaine, l’histoire, la science, la politique, etc. Que l’on finisse par comprendre que l’artiste n’est pas inutile à la société, mais bien au contraire, qu’il ou elle lui permet, comme les acteurs d’autres domaines de la création humaine, de voir au-delà de l’horizon.
Kader Attia
Où et comment avez-vous vécu le confinement mis en place pour enrayer la propagation du coronavirus ? Je l’ai vécu à Berlin, où, après la fermeture de notre espace parisien, La Colonie, je suis rentré retrouver ma famille et le lieu où je travaille. Dans cette ville, la situation a été très acceptable, toutes les règles de distanciation sociale devant bien sûr être appliquées.